11 Casques bleus de l’ONU accusés d’exploitation et d’abus sexuels en République centrafricaine
Onze soldats de la paix de l’ONU stationnés en République centrafricaine ont été accusés d’exploitation et d’abus sexuels, ont annoncé vendredi les Nations Unies.
Des enquêtes étaient toujours en cours, mais des preuves préliminaires recueillies par le Bureau des services de contrôle interne des Nations Unies ont révélé que les membres d’une unité de maintien de la paix tanzanienne déployée dans l’ouest du pays étaient impliqués dans l’exploitation et les abus de quatre victimes, selon un communiqué du Bureau multidimensionnel des Nations Unies. Mission intégrée de stabilisation en République centrafricaine, également connue sous le nom de MINUSCA.
« Après avoir pris connaissance des allégations, la MINUSCA a immédiatement déployé une équipe d’intervention rapide pour évaluer les allégations et identifier et écouter les victimes présumées », indique le communiqué. « Immédiatement après, la MINUSCA a relocalisé l’unité concernée dans une autre base, où elle est confinée dans des casernes, afin de protéger les victimes et l’intégrité de l’enquête.
« Les victimes ont reçu des soins et un soutien immédiats par l’intermédiaire des partenaires de la mission, en fonction de leurs besoins médicaux, psychosociaux et de protection. »
Les éléments de preuve indiquent également une rupture du commandement et du contrôle du personnel, et une fois l’enquête terminée, l’ensemble de l’unité de 60 soldats de la paix sera rapatrié. Certaines des victimes seraient mineures, mais cela reste à confirmer, a indiqué l’ONU.
La République centrafricaine, riche en minerais mais appauvrie, est confrontée à des combats intercommunautaires meurtriers depuis 2013, lorsque les rebelles majoritairement musulmans de la Séléka ont pris le pouvoir et forcé le président François Bozizé à quitter ses fonctions. La plupart des milices chrétiennes ont ensuite riposté, ciblant également les civils dans les rues. Des milliers de personnes ont été tuées et la plupart des musulmans de la capitale ont fui dans la peur.
Une mission de maintien de la paix de l’ONU a été déployée l’année suivante et compte aujourd’hui près de 17 500 hommes en uniforme. En novembre, le mandat de la mission a été prolongé d’un an.
Les Nations Unies ont longtemps été sous les projecteurs sur les allégations de viol d’enfants et d’autres abus sexuels par ses soldats de la paix, en particulier ceux basés en République centrafricaine et au Congo voisin.
En 2021, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a ordonné le rapatriement immédiat d’un contingent gabonais opérant dans le pays, à la suite de rapports crédibles d’abus sexuels commis par certains de ses 450 membres et d’allégations passées.