Comment les pro-palestiniens utilisent le « langage algospeak » pour échapper au contrôle des médias sociaux et diffuser une rhétorique haineuse
Avez-vous déjà vu une publication sur les réseaux sociaux utilisant des émojis, des astérisques ou des mots codés pour parler du conflit israélo-palestinien ? Si tel est le cas, vous avez peut-être rencontré ce que certains militants appellent « Algospeak » – un langage secret qui les aide à échapper aux politiques et aux algorithmes des médias sociaux.
« Algospeak » est un terme récemment inventé pour décrire un langage stratégiquement modifié pour échapper à la détection algorithmique. À la base, « Algospeak » consiste à modifier le langage avec un ensemble d’expressions, d’orthographe spéciales et de mots de code que les militants pro-palestiniens utilisent pour empêcher que leurs messages ne soient supprimés ou supprimés par les sociétés de médias sociaux.
Par exemple, ils pourraient utiliser « terrier » au lieu de « terroriste », « P*les+in1ans » au lieu de « Palestiniens » ou « violon » au lieu de « violence ».
Les systèmes des entreprises de médias sociaux, qui s’appuient sur des algorithmes, signalent généralement les contenus contenant des discours de haine, de violence ou de désinformation.
Cependant, ils sont conçus pour reconnaître des modèles ou des mots-clés spécifiques, et « Algospeak » recode efficacement les messages, les rendant pratiquement invisibles pour ces gardiens numériques.
Les plateformes de médias sociaux exercent aujourd’hui un immense pouvoir, façonnant les opinions et les discours à l’échelle mondiale. Ces plateformes sont devenues le nouveau champ de bataille d’une guerre idéologique, où les mots sont les armes.
Pour les militants pro-palestiniens, ce camouflage linguistique répond à un double objectif. Cela leur permet non seulement d’exprimer des inquiétudes légitimes sur le sort des Palestiniens sans répression, mais permet également à un sous-groupe marginal de diffuser une rhétorique plus extrême, parfois haineuse, sans répercussions immédiates.
La vaste portée des médias sociaux a donné une voix aux groupes marginalisés et, pour de nombreux pro-palestiniens, il s’agit d’un outil crucial pour faire la lumière sur les questions liées aux droits de l’homme.
« Algospeak », dans ce contexte, est une tactique défensive contre ce que certains perçoivent comme des algorithmes biaisés, prompts à signaler les contenus critiques à l’égard de certains agendas géopolitiques.
L’envers de ce langage codé fait surface lorsqu’il est utilisé pour diffuser une propagande nuisible ou inciter à la violence. En exploitant les angles morts des algorithmes, certains individus sont capables de propager des stéréotypes antisémites, des appels à l’agression et des mensonges, le tout sous le radar des systèmes de modération habituels. Ceci, à son tour, attise les flammes d’une situation déjà instable, semant de plus profonds germes de division et de haine.
Le rôle des sociétés de médias sociaux dans ce jeu numérique du chat et de la souris est controversé. Leur principal défi consiste à faire la distinction entre le discours politique légitime et le contenu préjudiciable, une différenciation nuancée que les algorithmes actuels des sociétés de médias sociaux n’évoluent peut-être pas assez rapidement pour détecter.
Des réglementations plus strictes pourraient freiner les discours de haine, mais elles risqueraient également de faire taire les défenseurs légitimes des droits humains. Il s’agit d’un équilibre délicat qui peut faire pencher la balance soit vers la censure, soit vers la diffusion incontrôlée de propagande nuisible – avec la liberté d’expression en jeu.
L’émergence de « Algospeak » présente une énigme complexe. D’une part, c’est une lueur d’espoir pour ceux qui veulent désespérément raconter l’histoire palestinienne sans craindre l’effacement numérique. C’est aussi un endroit sombre où des choses désagréables et haineuses peuvent s’infiltrer.
La solution ne réside pas dans une censure généralisée ou dans un paysage numérique non réglementé, mais dans une approche plus nuancée de la modération du contenu qui semble actuellement submerger les sociétés de médias sociaux, laissant couler une vague de discours de haine et de rhétorique antisémite.
Les plateformes de médias sociaux doivent investir dans des systèmes plus sophistiqués, capables de prendre en compte le contexte et de discerner les subtilités du langage et de l’intention. Il devrait également y avoir de la transparence dans le fonctionnement de ces algorithmes et un système de recours en cas de suppression injustifiée de contenu.
Les utilisateurs, à leur tour, doivent demeurer des citoyens numériques vigilants et responsables, en signalant non seulement les discours de haine flagrants, mais également les discours de haine les plus insidieux et codés.
« Algospeak », bien qu’actuellement un outil permettant d’échapper aux algorithmes conçus pour protéger les utilisateurs, rappelle l’évolution nécessaire dans notre approche du dialogue en ligne, équilibrée avec la nécessité de plateformes de médias sociaux à la fois inclusives et respectueuses des opinions et des voix de chacun. La conversation, contrairement aux messages codés « Algospeak », doit rester transparente et continue si nous voulons un jour trouver une solution à ce problème.
Que pensez-vous de l’utilisation de « Algospeak » dans les publications sur les réseaux sociaux concernant le conflit israélo-palestinien ? Pensez-vous qu’il s’agit d’une manière légitime d’exprimer ses opinions ou d’une manière néfaste de propager de la désinformation et de la haine ? Faites-le-nous savoir en nous écrivant à
Pour plus de mes conseils techniques et alertes de sécurité, abonnez-vous à ma newsletter gratuite CyberGuy Report en vous rendant sur
Réponses aux questions CyberGuy les plus posées :
Copyright 2023 CyberGuy.com. Tous droits réservés.