La France condamne 6 adolescents pour la décapitation d’un enseignant islamiste
Un tribunal pour enfants français a condamné vendredi six adolescents pour leur rôle dans la décapitation d’un enseignant par un extrémiste islamiste qui a choqué le pays.
L’enseignant Samuel Paty a été tué devant son école en 2020 après avoir montré à sa classe des caricatures du prophète de l’Islam lors d’un débat sur la liberté d’expression. L’agresseur, un jeune Tchétchène radicalisé, a été tué par la police.
Le tribunal a déclaré cinq des accusés, âgés de 14 et 15 ans au moment de l’attaque, coupables d’avoir surveillé l’enseignant et de l’avoir identifié comme étant l’agresseur. Un autre accusé, âgé de 13 ans à l’époque, a été reconnu coupable d’avoir menti au sujet du débat en classe dans un commentaire qui a aggravé la colère en ligne contre l’enseignant.
Les adolescents – tous élèves de l’école de Paty – ont témoigné qu’ils ne savaient pas que le professeur allait être tué. Tous ont été condamnés à des peines de prison brèves ou avec sursis et tenus de rester à l’école ou de travailler pendant toute la durée de leur peine avec sursis et de subir des examens médicaux réguliers.
Ils ont quitté la salle d’audience sans parler. Certains avaient la tête baissée en écoutant les verdicts. L’un d’eux semblait essuyer ses larmes.
Le nom de Paty a été divulgué sur les réseaux sociaux après un débat de classe sur la liberté d’expression au cours duquel il a montré des caricatures de prophètes publiées par le journal satirique Charlie Hebdo. Cette publication avait déclenché un massacre extrémiste meurtrier dans la rédaction de Charlie Hebdo en 2015.
Paty, professeur d’histoire et de géographie, a été tué le 16 octobre 2020 près de son école en banlieue parisienne par l’agresseur Abdoullakh Anzorov.
Les cinq personnes qui ont identifié Paty comme l’agresseur ont été reconnues coupables d’implication dans un groupe préparant des violences aggravées.
Le sixième accusé a affirmé à tort que Paty avait demandé aux étudiants musulmans de lever la main et de quitter la classe avant de montrer à la classe les caricatures du prophète. Elle n’était pas présente en classe ce jour-là et a déclaré plus tard aux enquêteurs qu’elle avait menti. Elle a été reconnue coupable de fausses allégations.
Son père a partagé ce mensonge dans une vidéo en ligne appelant à la mobilisation contre l’enseignant. Lui et un militant islamiste radical qui a contribué à diffuser des messages virulents contre Paty font partie des huit adultes qui feront face à un procès distinct pour les adultes soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre, attendu à la fin de l’année prochaine.
Le procès s’est déroulé à huis clos et les médias ne sont pas autorisés à divulguer l’identité des accusés conformément à la loi française relative aux mineurs.
Cette procédure intervient quelques semaines après qu’un enseignant a été mortellement poignardé et trois autres personnes blessées dans le nord de la France en octobre lors d’une attaque dans une école par un ancien élève soupçonné de radicalisation islamique. Cet assassinat s’est produit dans un contexte de tensions mondiales liées à la guerre entre Israël et le Hamas et a conduit les autorités françaises à déployer 7 000 soldats supplémentaires à travers le pays pour renforcer la sécurité et la vigilance.