La violence tribale dans la région troublée du Darfour au Soudan fait 5 morts
Deux jours de violence tribale dans la région longtemps troublée du Darfour, dans l’ouest du Soudan, ont tué au moins 5 personnes, ont déclaré vendredi des chefs tribaux et un groupe de défense des droits.
La violence entre les membres de la tribu africaine Masalit et les bergers arabes dans l’ouest du Darfour a éclaté jeudi après que deux assaillants armés ont tué par balle un commerçant dans une région éloignée, ont déclaré les dirigeants des deux groupes.
Dans un communiqué, les membres de la tribu Masalit ont accusé la milice arabe d’être derrière le meurtre. Le meurtre a déclenché une série d’attaques ciblées qui ont tué au moins quatre autres personnes, ont déclaré les chefs tribaux et le groupe de défense des droits.
Cinq victimes ont ensuite été identifiées par l’Association du barreau du Darfour, un groupe juridique soudanais qui se concentre sur les droits de l’homme dans la province occidentale. Le groupe a appelé les deux parties à désamorcer les tensions.
La violence survient alors que les pourparlers entre les partis se poursuivent à Khartoum sur la manière dont le pays africain inaugurera un gouvernement civil après 17 mois de régime militaire.
Le Soudan a été plongé dans le chaos après qu’un coup d’État militaire, dirigé par le général en chef du pays Abdel-Fattah Burhan, a renversé un gouvernement soutenu par l’Occident en octobre 2021, bouleversant sa transition de courte durée vers la démocratie.
Mais en décembre dernier, l’armée au pouvoir et diverses forces pro-démocratie ont signé un accord préliminaire s’engageant à rétablir la transition.
La semaine dernière, les signataires de l’accord de décembre se sont engagés à commencer à établir un nouveau gouvernement de transition dirigé par des civils le 11 avril. Cependant, de nombreuses forces politiques majeures du pays restent opposées à l’accord.
Depuis le coup d’État militaire, le Soudan a également connu un pic de violence intertribale dans l’ouest et le sud du pays.
Les analystes voient la violence et l’insécurité croissante dans les régions reculées du Soudan comme le produit du vide de pouvoir causé par la prise de pouvoir militaire.