Le président congolais prévoit un assouplissement progressif du régime militaire dans l’est du pays en proie au conflit
Le président congolais a déclaré qu’il allait progressivement assouplir le régime militaire dans l’est du pays en proie à un conflit et qu’il lèverait certaines restrictions imposées il y a plus de deux ans.
S’adressant à la nation jeudi, le président Félix Tshisekedi a déclaré qu’il y aurait un assouplissement progressif de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ce qui comprendrait la fin du couvre-feu, l’autorisation de manifestations pacifiques et la possibilité pour les gens de vivre une vie normale.
Cette annonce intervient plus de deux mois avant les élections présidentielles, au cours desquelles Tshisekedi espère obtenir un second mandat.
Il a mis en place l’état de siège en 2021, permettant à l’armée et à la police de prendre le contrôle des institutions civiles, dans le but d’endiguer la montée de la violence.
Plus de 120 groupes armés se battent dans la région, principalement pour les terres et le contrôle des mines de minéraux précieux, tandis que certains groupes tentent de protéger leurs communautés.
« J’ai pris la ferme résolution d’amener les populations des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu vers un assouplissement progressif et progressif du régime et la restriction de l’état de siège », a déclaré Tshisekedi.
La société civile et les groupes de défense des droits ont critiqué l’état de siège, accusant les forces de sécurité d’exploiter leur pouvoir contre la population.
« Il n’a pas atteint son objectif déclaré, qui était d’améliorer rapidement la situation sécuritaire. Les autorités militaires ont plutôt utilisé leurs pouvoirs extraordinaires pour porter atteinte encore davantage aux droits des personnes en toute impunité, y compris les libertés d’expression et de réunion, ainsi que le droit à la justice », a déclaré Amnesty International.
Malgré le régime militaire, la violence dans la région s’est poursuivie et s’est intensifiée. Au moins une milice liée au groupe État islamique a étendu sa présence, tandis que des groupes rebelles tels que le M23 se sont emparés de villes, déplaçant des dizaines de milliers de personnes.
L’ambassade des États-Unis au Congo s’est déclarée jeudi très préoccupée par l’intensification des violences dans la province du Nord-Kivu, où le M23 est actif, et par les pertes de vies humaines et les déplacements de population qui en résultent. Il a appelé le gouvernement à redoubler d’efforts pour protéger les civils.