Newsom attaque la démocratie en Californie, mais veut la porter à l'échelle nationale
Il vaut mieux avoir essayé et échoué que de ne pas avoir essayé du tout. C'est ce que dit le vieil adage. Mais est-ce toujours vrai ? Cette maxime s'applique-t-elle lorsque l'on tente quelque chose de néfaste ? Quelque chose d'antidémocratique ? Quelque chose qui nuit aux personnes que l'on est chargé de protéger ?
C'est notre réalité en Californie, où notre gouverneur démocrate Gavin Newsom a passé les derniers mois à essayer et – heureusement – à échouer à subvertir la volonté du peuple, à usurper la démocratie directe à des fins politiques personnelles et à protéger les politiques publiques qui ont conduit notre État à l'anarchie et à la dégénérescence.
Loin de la « ville resplendissante sur une colline » qu’il proclame lors de sa tournée présidentielle, se faisant passer pour un pom-pom girl de la campagne de Joe Biden, la Californie est en proie à une vague de criminalité colossale qui a effiloché les coutures de notre société.
La criminalité en Californie continue de provoquer une détresse généralisée chez ceux d’entre nous qui vivent dans les quartiers des grandes villes et dans les petites villes, mais pas chez ceux qui, comme Newsom, résident dans des tours d’ivoire et de vastes vignobles côtiers.
Chaque année, plus de 5 000 Californiens meurent d'un empoisonnement au fentanyl. Les Californiens ont 36 % plus de risques d'être victimes de crimes violents que la moyenne américaine et 45 % plus de risques d'être victimes de crimes contre les biens. Notre population sans abri représente environ la moitié du total américain et les politiques de Newsom ont rendu impossible la résolution de ces problèmes en paralysant la police et les procureurs dans tout notre État.
Cette situation est devenue si critique que cette année, un million de Californiens ont signé une pétition pour que la réforme de la sécurité publique soit soumise au vote en novembre. Newsom est entré en scène, tellement attaché à la politique de laxisme qu'il a prônée et si effrayé d'admettre ses torts qu'il a immédiatement lancé une attaque frontale contre l'initiative populaire de lutte contre la criminalité.
Sous prétexte de ses valeurs autoproclamées de justice sociale équitable, il s’est d’abord attaqué à un ensemble de propositions législatives bipartites destinées à réprimer les voleurs en série et les trafiquants de fentanyl, en insérant des pilules empoisonnées qui garantissaient que si les électeurs approuvaient son initiative de vote, ces autres améliorations de la sécurité publique seraient complètement abrogées.
Cette tentative a suscité une vive réaction publique et des objections de la part des républicains et des démocrates. Il est très inhabituel à notre époque que les républicains et les démocrates parviennent à un accord politique commun.
N'ayant pas réussi à obtenir le soutien de son propre parti pour cette initiative ouvertement hostile, il a présenté une mesure de vote concurrente visant à diviser les voix le jour du scrutin et à maintenir sa politique de protection des criminels. Il est même allé jusqu'à déclarer explicitement que si sa nouvelle mesure de vote était adoptée avec plus de voix, l'initiative citoyenne serait entièrement annulée.
Il a essayé, mais a échoué à nouveau.
Cela devrait être un motif de célébration. Newsom a essayé, sans succès, d'entraver la capacité des électeurs à prendre en main leur propre destin et à mettre en œuvre de véritables réformes de la sécurité publique, indispensables. Et c'est le cas, mais c'est aussi terriblement inquiétant.
Le simple fait qu’il ait essayé ces stratagèmes contraires à l’éthique et antidémocratiques contre les personnes qu’il représente en premier lieu est effrayant.
La raison de la terreur est au moins double. Tout d'abord, il a démontré sa volonté de faire tout ce qu'il faut pour obtenir ce qu'il veut, au mépris des citoyens ordinaires. Il va sans doute essayer à nouveau et trouver de nouvelles façons créatives d'imposer sa volonté au peuple. Cette récente attaque contre la volonté des Californiens ordinaires illustre son désir d'un contrôle dictatorial complet.
Deuxièmement, et c’est tout aussi effrayant, il ne se contente plus de faire cela aux Californiens. Non, il veut le faire aux Floridiens, aux Texans, aux New-Yorkais, aux Ohioans… à tous les Américains. Newsom est après tout, en ce moment même, en train de se battre pour obtenir des soutiens pour une campagne présidentielle, bien qu’il se fasse passer pour un simple substitut d’un président qui ne veut pas – ou ne peut pas – apparaître publiquement en son nom.
Newsom n'a pas réussi à interférer dans les prochaines élections en Californie. Il n'a pas réussi à affaiblir les processus démocratiques décrits dans la constitution de notre État. Il n'a pas réussi à instaurer un régime totalitaire complet sur ses sujets. Mais il a essayé, et il n'a pas fini. Et c'est un cas où nous serions certainement tous un peu mieux lotis et beaucoup moins effrayés s'il n'essayait tout simplement pas.
